Il y a tout juste vingt-cinq ans, Martine Dantin ouvrait sa première librairie à Paris, en bas de la rue Mouffetard. Années 80 : la bataille pour la loi sur le prix unique du livre et la belle aventure d'un groupement de libraires, L'oeil de la lettre (1). Cet Arbre à Lettres, c'était d'emblée une librairie de quartier qui jouxtait un marché, un choix subtil effectué par des libraires pour qui «s'engager dans le métier» faisait sens, un lieu d'échanges favorisé par un espace clair, lumineux, aux larges vitrines chose assez novatrice pour l'époque, qui en inspira d'autres.
Aujourd'hui, L'Arbre à Lettres a cinq lieux, différents, un petit réseau de librairies indépendantes, avec à sa tête la créatrice, Martine Dantin, personnage dont la discrétion égale l'importance pour cette profession.
Mouffetard. Rive gauche. Mon quartier de Robert Ebguy (Sens Et Tonka éd.), livre sur le Ve arrondissement, trône en pile. «Dans mon quartier, les librairies ressemblent à des cavernes d'Ali Baba peuplées d'étranges personnages sortis d'un Songe d'une nuit d'été», dit-il.
Tourniquet audio. Les songes des nuits d'été finissent. La rentrée littéraire est bien en place, à l'avant de cette librairie générale qui abrite, entre autres, un coin jeunesse coloré, un tourniquet de livres audio, une enclave livres pratiques qui fait la part belle à la cuisine, de riches tables psy où l'on s'arrête sur Ma vie avec le docteur Lacan de Jacques Roubaud (L'Attente) ou l'Essai sur la conation esthétique de Jean