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Libération
Critique

Brésil, au banc de la société

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publié le 30 septembre 2005 à 3h53

Envoyée spéciale à Lyon

La Maison de la danse de Lyon a enfin trouvé un équilibre qui lui faisait défaut. Une petite salle de 92 places qui se déplie et se replie au gré des besoins permet de montrer des formes plus intimes. Catherine Diverrès l'inaugure avec Solides. Tandis que, sur le grand plateau, Bouba, issu du hip-hop, donne sa version du Brésil. Les deux espaces affichent complet toute la saison.

Malandragem de Landrille «Bouba» Tchouda est plutôt tonitruant et coloré. A l'heure où les favelas se vendent aussi bien que la samba et autre carnaval, et où toutes les expressions supposées en être issues font battre des mains, on est plutôt réconfortés de voir que certains projets réellement artistiques parviennent à se faufiler pour donner une image un peu moins tarte à la crème du pays multi-honoré cette année en France.

Double sens. Camerounais d'origine, grandi en Rhône-Alpes où il fonde en 1995 la compagnie Aca à Saint-Martin-d'Hères (près de Grenoble), Bouba n'est pas du genre à se satisfaire de deux ou trois pas et figures du hip-hop, bien qu'il continue à défendre ce mouvement. Voilà donc une dizaine d'années qu'il se rend au Brésil, où il étudie la capoeira. L'équipe se constitue naturellement, comme le spectacle, autour du mot malandragem qui signifie «être espiègle, intelligent et créatif». Le même mot dans la bouche de la société «d'en haut» signifierait plutôt : «être vagabond, ne servir à rien, n'avoir aucune valeur». Le spectacle s'amuse de tout cela.

Exclus. Su