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Libération
Critique

Attentats à l'impudeur

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publié le 7 octobre 2005 à 4h00

Des gratte-ciel aux façades clinquantes et lubriques où des femmes nues, seins et culs offerts, s'exhibent, se caressent, s'enfournent des langues humides. Survol aérien concupiscent avec en ligne de mire les deux tours les plus célèbres de l'histoire, où se frottent des bimbos chaudes comme la braise. La suite est connue. Une silhouette noire s'écrase sur l'une d'elles, une deuxième sur l'autre. Elles se tortillent, lâchent une grimace orgastique avant de s'effondrer dans une superbe déflagration pailletée. L'histoire ne s'achève pas là, un autre avion s'empale sur l'Empire State Building, un escadron noir tel une nuée de corbeaux se vautre avec fracas sur les murs rutilants de la mégalopole transformée en porno dégoulinant.

«Vierges célestes».

«L'Empire dévoile tout mais ne voit rien. Son ennemi idéalise tout mais ne tolère rien. Pour les uns, l'orgasme terrestre de putains virtuelles ; pour les autres, l'éternel orgasme des 70 vierges célestes», lit-on en prélude de Flesh, nouveau court métrage d'Edouard Salier. Le film, qui mêle «l'esthétique bling bling» du cinéma hollywoodien avec celle des jeux vidéo, du porno, le tout mâtiné d'effets graphiques à la MTV, est un contrepoint spectaculaire, voire pompier, à son précédent opus, Empire, images idylliques de la société de consommation américaine déformées par la réalité guerrière.

«J'ai été très marqué par le 11 septembre, la manière dont cet acte terroriste a été orchestré, comme un show hollywoodien», explique son auteur, E