Menu
Libération

Corps à gore

Article réservé aux abonnés
publié le 7 octobre 2005 à 3h59

C'est une campagne publicitaire dont les affiches ne couvrent pas les rues et c'est dommage : elle est effroyablement ponctuelle, d'une horrible pertinence. On la trouve dans la presse spécialisée en jeux vidéo ou au revers de quelques revues de culture connexe, le Mad Movies du mois par exemple. Elle fait la retape d'un titre trompeur : Resident Evil Outbreak File #2, qui n'est pas à proprement parler une nouvelle production de la série fameuse mais l'add-on superflu d'une version déjà ancienne. La publicité a d'abord l'air d'être celle d'un parfum : un slogan frappant tracé avec élégance en haut à droite ; un flacon couleur vétiver en bas et, sur toute la moitié gauche, un buste mâle et glabre, d'une perfection athlétique, auquel vient s'enlacer un bras féminin dressé d'extase, le tout photographié dans un noir et blanc post-Bruce Weber qui est devenu l'incoulable cliché (!) des campagnes pour eaux de toilette masculines.

Sauf que le slogan dit «Nécro chic par Capcom», que le flacon de parfum porte de le nom de T Virus et que la scène d'érotisme soft est copieusement saccagée par l'excroissance d'un zombie pustuleux, chauve et écorché. Il n'est reste pas moins Narcisse, et même cabot : surgissant des bas-ventres suggérés, il tourne vers l'objectif sa gueule de déterré avec tout l'élan glamour dont sa bouche sanglante et ses yeux révulsés sont capables : oui, il nous aguiche et nous sourit, à pleines dents pourries.

Sous son apparente rustrerie gore, l'affiche à laquelle se s