Ils arrivent de Russie, d'Afghanistan, de Belgique ou de France, ils vendent leurs pièces jusqu'à 2 000 euros tout en crevant de faim et rêvant, tous, de devenir le prochain Galliano ou Elbaz. En marge de la semaine de la mode, quatre-vingts jeunes créateurs se serraient, portants contre portants, couleurs bigarrées contre vêtements plus ou moins extravagants, sur les deux étages de l'espace Cardin, à Paris. Baptisé «Rendez-Vous» par ses initiateurs, les membres du collectif Surface 2 Air (lire ci-contre), ce «grand show-room» réunissait les pointures de demain qui évoluent déjà dans une sphère branchée. Ici, l'ambition n'est pas tant d'être repéré par de grosses marques de prêt-à-porter ou de décliner jusqu'à saturation des tendances déjà usées (la vague hippie-folk par exemple), que d'arriver à survivre, malgré tout, dans un modèle économique dominé par les mastodontes du luxe. Du coup, aucun de ces jeunes loups aux abois ne perd de vue l'impératif commercial : bien sûr qu'il faut vendre. Ils sont d'ailleurs là pour ça, tentant de séduire les acheteurs des magasins prestigieux (galeries Lafayette, Bon Marché...) et des boutiques pointues (Colette, Maria Luisa et une foultitude de Japonais), qui viennent ici opérer le relevé des tendances. Nos paris 2005 dévoilent leurs atours, doutes et ambitions: tour de piste en quatre étapes.

Le mini-corner du label Girls From Omsk (tout un programme), est tenu par Valeria Siniouchkina, 28 ans, lauréate du Festival international des arts