«Sauter dans le vide en plein vol.» Ce sont les mots qui viennent à l'esprit de la Croate Ivana Omazic quand on lui demande de décrire ses trois derniers mois en apnée chez Céline. De fait, dès sa nomination, elle a dû diriger une vingtaine de personnes, lancer une collection, superviser tous les accessoires (50 % du chiffre d'affaires). Toutes choses qui incombent normalement à sa fonction de directrice artistique. Elle a d'abord commencé, explique-t-elle «par essayer de comprendre l'esprit maison» et «pourquoi les clientes aimaient cette marque». Puis elle s'est lancée dans le sprint, apprenant en courant, ce qu'elle ignorait hier. Ainsi, elle, qui reconnaît maîtriser le prêt-à-porter après dix ans à Milan, notamment chez Prada, a orienté les accessoires «de manière totalement instinctive». Et pour arriver à l'étape finale (vingt minutes de défilé), il lui aura fallu résoudre en même temps des tas de problèmes de nature et d'importance aussi diverses que la matière d'une chaussure, le choix entre deux mannequins russes, la tonalité d'un morceau de musique et la réalisation de trois lignes de sacs à main. Ce qui explique qu'elle n'a pas encore eu le temps de trouver un appartement à Paris ou de prendre des cours de français. Dix jours avant le show, elle rayonnait après un mystérieux coup de téléphone. Son correspondant italien venait de lui apprendre qu'il était finalement, et contre toute attente, possible de fabriquer un collier dont les perles seraient recouvertes de pe
Les folles journées d'Ivana
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par Olivier Wicker
publié le 14 octobre 2005 à 4h05
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