Marco Cadioli est un reporter d'un nouveau genre. La spécialité de ce Milanais, artiste digital et professeur de nouveaux médias : arpenter les mondes virtuels et prendre des clichés de ses pérégrinations sur le réseau. Depuis 2003, il met en ligne Internet Landscape, reportages montrant l'évolution du paysage mouvant de l'Internet.
Comment définir la Webphotographie ?
Le procédé consistant à capturer une image sur l'écran est assez similaire à la définition de la photographie traditionnelle. C'est la copie d'un morceau de réalité par-delà l'écran à un moment défini. Un signe de l'objet représenté, une émanation directe du référent. C'est geler un moment de ce flot incessant d'événements sur le Net.
Quand avez-vous commencé à prendre des clichés du Net ?
J'ai pris ma première photo du Net en 2002, sur un site anglais expérimental, soulbath.com. Je surfe beaucoup, je me perds, je trouve des endroits qui me fascinent et je collecte les clichés, comme si je prenais une photo de vacances ou un paysage. Je m'identifie à ces touristes japonais en Europe ou à un reporter. Comme un reporter dans le monde réel, je choisis l'endroit, j'y retourne, je prends des photos et je choisis la meilleure. Par exemple, j'étais au défilé en ligne des précaires en mai 2004, lors de la netparade du Mayday (2), j'ai fait des portraits des manifestants.
Pourquoi photographier le réseau ?
Parce que le Net est bien plus qu'un nouveau médium avec un nouveau langage, c'est une réalité collatérale qui croît, c'