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Arman ne rempilera pas

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Mort à 76 ans du sculpteur franco-américain, figure du Nouveau Réalisme, qui accumulait les objets, pour les empiler ou les détruire.
publié le 24 octobre 2005 à 4h12

Détruire et entasser auront été les deux gestes complémentaires du sculpteur Arman. Avant d'en arriver à cette expression bipolaire, il avait commencé par étudier les arts décoratifs à Nice, sa ville natale. En 1946, après être passé par l'Ecole du Louvre à Paris, il décide d'abandonner l'abstraction qu'il pratiquait alors. La rencontre en 1949 avec Yves Klein, le peintre du bleu, avec qui il va entretenir une relation amicale et adverse, l'entraîne à radicaliser sa démarche. Avec l'inventeur de l'IKB (International Klein Blue), il partage une pratique du judo qui ne l'entraînera pas aussi loin que son partenaire mais lui vaudra d'être, par lui, immortalisé par une statuette où il est représenté tout nu, et tout bleu, évidemment.

Envahisseur. Arman, Klein et le peintre Claude Pascal s'associent pour fonder le groupe Triangle en 1950, qui n'aura pas grand retentissement mais préfigurera le rassemblement ultérieur du nouveau réalisme. A l'époque du Triangle, les membres du trio décident, à l'exemple de Van Gogh signant Vincent, de ne conserver que leur prénom. Voilà comment Armand Pierre Fernandez, né le 17 novembre 1928, devient célèbre sous le pseudonyme d'Armand, puis perd son «d» final à la suite d'une erreur typographique sur un carton d'invitation. En 1954, dans la galerie parisienne du Haut-Pavé, il imagine, pour sa première exposition personnelle importante, d'utiliser des tampons encreurs en guise de pinceaux pour recouvrir entièrement la toile. Il appellera ça l'expos