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Le hip-hop se taille des costards

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Après le baggy et le sweat, les marques streetwear des stars du rap se mettent au vêtement classe, voire «couture». Pour les cérémonies, les entretiens d'embauche et même le golf.
publié le 4 novembre 2005 à 4h24

Il y a quatre ans, les marques de haute couture trouvaient chic de détourner les codes de la mode issue de la rue pour leurs propres collections. Sur les podiums des défilés, les pantalons baggy avaient tout d'un coup leur place. Dolce & Gabbana sortait une veste diamantée d'un «le hip-hop, c'est chic». La collection Christian Dior dessinée par John Galliano mettait en avant des accessoires aux couleurs de la Jamaïque, détournant au passage le logo du magazine français Ragga, et Vuitton faisait graffiter certains de ses sacs. Aujourd'hui, le vent a tourné, c'est le gothique et le néoromantique qui ont les faveurs de la haute couture.

Juste retour des choses, ce sont aussi les marques de streetwear qui lorgnent vers le haut de gamme. Aux Etats-Unis, Sean John, la marque du rappeur P. Diddy, a ouvert en plein Fashion Week 2004 sa boutique ultrachic (lire ci-dessous) sur la 5e Avenue à Manhattan. Phat Farm, la marque du producteur Russell Simons, s'ingénie dans ses publicités à multiplier des clins d'oeil à l'univers de Ralph Lauren. Ecko et Triple Five Soul ont fait un tabac avec leur blazer et leur costume, couleur treillis.

Montée des marches. En France, c'est la marque Royal Wear du rappeur Sully Sefil qui, la première, s'est lancée sur le créneau. Invité par son agent à monter les marches du Festival de Cannes, le rappeur-créateur fait fabriquer un costume : pantalon en matière noble (cotons peignés, mélange de laine-polyamide, alpaga) mais baggy, une veste stricte mais avec