Il virevolte, trace des yeux et des mains la longue ligne, telle un ruban désaxé, qui s'enroule autour de la structure blanche en Corian qu'il a conçu pour donner une «identité plus futuriste» au Rendez-vous Toyota parisien. «Une architecture dans l'architecture, comme un cocon». Il s'enthousiasme comme un môme devant le concept-car PM Toyota, «c'est la guerre des étoiles !». Ora-ïto vante ses diodes électroluminescentes. «Ici, j'ai créé une sensation de technologie, un univers glacial-froid. C'est un flux, créé par les volumes, qui guide inconsciemment les visiteurs. C'est le lieu le plus futuriste de Paris.» Ce jeune homme de 28 ans ponctue ses explications d'un «j'aime beaucoup». S'il ne s'était pas récemment cassé le talon et le coude, on le verrait bien glisser sur la rampe blanche qui descend de son «escalier monumental».
Alors qu'il redonne de la visibilité à la marque japonaise sur les Champs-Elysées, ce ludion joue encore un peu le bad boy qu'il était en 1999. Quand il a piraté les grandes marques de la mode, de Vuitton à Nike, avec de fausses pubs qui ont fait sa célébrité. Il s'affirme alors d'emblée comme une marque, «Ora-ïto», jeu de lettres sur son nom Ito Morabito il ne voulait pas se présenter comme le fils à papa du créateur Pascal Morabito. On se demandait à l'époque si ce gamin au culot impudent serait le fomenteur d'un seul joli coup de graphiste, où s'il saurait passer du virtuel provoc à l'élaboration d'objets réels. Il affirmait : «A présent que j'ai