Emeute autour des portants ? Crêpage de chignons entre dames bien mises ? Le jeudi 10 novembre au matin, le géant du prêt-à-porter suédois H & M ouvrira ses rayons à une ligne très couture, intitulée «Stella McCartney for H & M». Cette quarantaine de pièces déclenchera-t-elle la même ruade intergénérationnelle et trans-classes sociales, de la fashionista à la minette de banlieue, que celle observée l'an dernier avec la collection Karl Lagerfeld (Libération du 13 novembre 2004) ? Une chose est sûre : l'inspiration est bien différente. Là où le grand manitou de Chanel avait opté pour une ligne graphique et structurée, la Britannique explore un univers plus féminin, du pantalon-cigarette au microsac en cottes de mailles, de la robe en soie au trench archibouffant, de la chemise très large au manteau noir avec encolure en satin.
«Néoromantique». C'est justement pour ça, ce côté girly, que Stella McCartney a été choisie, nous explique Margareta van den Bosch, responsable du design chez H & M : «Selon moi, elle a initié cette vague néoromantique qui traverse la mode aujourd'hui. Elle mélange l'art de la coupe tailleur, très anglaise, avec des lignes modernes et un look romantique des années 80.» En effet ; dans les bureaux parisiens de H & M, où les vêtements estampillés Stella McCartney (son nom sera en gros sur l'étiquette) sont montrés au compte-gouttes en attendant le blitz du 10 novembre, on a l'étrange sensation de retrouver de vieilles pièces sorties d'une armoire, qu'on n'a