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Interview

«Je fais des photos comme d'autres des carnets de croquis»

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publié le 10 novembre 2005 à 4h30

S'il a toujours travaillé avec la photographie, Peter Klasen (né en 1935 à Lübeck, en Allemagne), un des piliers du mouvement de la figuration narrative, n'avait jamais montré le passage de ses clichés à sa peinture. A la Maison européenne de la photographie (MEP), à Paris, c'est désormais chose faite avec une exposition qui réunit une cinquantaine de photos dont cinq directement confrontées aux toiles qu'elles ont inspirées. L'ensemble donne un judicieux éclairage sur la manière dont l'artiste a procédé. Avec, en prime, un film de huit minutes, MEP Underground, réalisé pour l'occasion.

Pourquoi cette exposition ?

Pour montrer comment j'ai travaillé à partir de la photographie. Dans les années 1960, je l'utilisais comme une citation, c'est-à-dire que je découpais des photos dans des revues et les reprenais dans mes toiles. A partir de 1970, j'ai entamé un travail spécifique, avec une attitude plus personnelle : j'ai fait ma propre approche d'une réalité existante, principalement urbaine, avec l'objet industriel, les sous-sols, garages, parkings... Et j'ai pris moi-même les photographies qui me servaient pour la peinture. J'ai fait cela pendant trente-cinq ans. Puis je suis passé à autre chose ; je travaille dorénavant avec des nouvelles techniques, notamment le pigment print, le jet d'encre. J'avais donc envie de faire un bilan de toute cette période et de montrer à la fois ces photos et leur traduction picturale.

Quel rôle ont-elles joué ?

Le rôle d'intermédiaire. Elles me serv