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Libération

Le directeur de la Scala réplique à Berlusconi

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publié le 12 novembre 2005 à 4h32

Rome de notre correspondant

En réponse aux attaques du gouvernement Berlusconi, le nouveau surintendant de la Scala, Stéphane Lissner, est sorti de son silence vendredi et est résolument monté au créneau. Nommé au printemps à la tête du prestigieux théâtre milanais ­ après le tumultueux divorce entre le personnel et le maestro Riccardo Muti ­, le directeur français, lors d'une conférence de presse, s'est employé à défendre la Scala qui, dans un contexte de réductions drastiques des subventions, avait été directement prise pour cible par Berlusconi : «La Scala emploie 1 000 personnes alors qu'il en suffirait de 400. Ils ont tous des rémunérations d'artistes», avait lancé le mois dernier le patron de Forza Italia lors d'un meeting. Et d'exiger un rapport sur la Scala à son ministre des Biens culturels, Rocco Buttiglione.

Déjà mobilisé contre le projet de loi de finances pour 2006 ­ qui prévoyait dans sa première mouture une baisse d'environ 40 % du Fonds unique du spectacle ­, le personnel de la Scala a vivement réagi à cette attaque qui suit de quelques semaines le départ de Fedele Confalonieri du conseil d'administration. Patron de Mediaset et plus proche ami de Silvio Berlusconi, celui-ci avait claqué la porte de l'institution milanaise pour protester contre l'éviction de Muti. A la Scala, on flaire un parfum de rétorsion : «C'est la première fois que j'entends un président du Conseil attaquer publiquement une entreprise italienne», note le violoniste et directeur artistique