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Libération
Critique

Louvre: Badinter fait un mois de prison.

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publié le 14 novembre 2005 à 4h33

«Le Louvre invite Robert Badinter», annonce le musée. Et l'ancien garde des Sceaux y invite la prison, programmant à l'auditorium du Louvre une «approche de l'univers carcéral à partir de la culture artistique» via une série de projections, de rencontres et même de concerts, le tout étalé sur plus d'un mois.

Il y avait peu de chances que le Louvre se transporte au gnouf, et l'inverse paraissait à peu près aussi improbable. Pourtant, Robert Badinter et Henri Loyrette, directeur du Louvre et initiateur de l'opération, estiment que les représentations de la prison, réalistes ou imaginaires, sous forme de films, photos ou dessins d'architecte, sont susceptibles de «nous renseigner sur l'histoire d'une des institutions constitutives des sociétés contemporaines».

Loyrette précise : «Cela intéressait Badinter de se confronter au monde des images. Et pour nous, c'était enrichissant de bénéficier d'un regard extérieur.» Toutefois, l'entreprise n'est pas allée jusqu'à l'aboutissement logique, vu l'endroit, qu'aurait été une exposition temporaire évoquant la prison à partir des oeuvres présentes au Louvre.

Suites. «Les collections s'y prêtaient mal», objecte Loyrette. Voire (lire ci-contre). Eut-il fallu, alors, filer ­ acrobatiquement ­ la métaphore réserves/prison, en libérant des caves du musée des objets rarement vus ? Le directeur du Louvre écarte également cette idée : «Les réserves ne sont pas des prisons, mais des lieux vivants. On n'enferme pas, on conserve !»

Henri Loyrette pense