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Libération
Critique

Zenzile suit la route du dub

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publié le 16 novembre 2005 à 4h34

Joyeux anniversaire ! Zenzile a dix ans, et la tournée (bouclée samedi dans le Nord) accompagnant ce cap symbolique affiche complet un peu partout, dans des salles qui n'ont rien de boîtes à chaussures. Pourtant, il doit encore exister dans le pays un nombre conséquent de mélomanes autoproclamés qui n'ont jamais eu vent des expérimentations de Werner, Matt, Alex, Raggy et Vince. Pour tous ceux-là ­ et les autres ­, spécifions que Zenzile est au dub ce que Charles Heidsick millésimé est au champagne, ou Bakker à l'hibiscus de Syrie : une référence.

Vertus planantes. Aux amateurs d'alcool mousseux et d'arbustes à replanter, pas tous sensibles au pouvoir de séduction auditive du jumelage basse/batterie, il importe cependant de poser les jalons du dub. Mis au jour à la fin des années 60, en Jamaïque, et popularisé par des artistes tels que Lee Perry ou King Tubby, le genre apparaît comme une version instrumentale du reggae, aux vertus planantes plus ou moins connotées. Généalogiquement lié aux sonorités électroniques (drum'n bass, techno), il repose sur un travail de studio qui connaît quelques difficultés à s'émanciper en public.

Probant contre-exemple, Zenzile se targue d'avoir dû faire sa promotion sur le terrain, depuis des bases angevines dont le groupe pense avoir tiré le meilleur parti Ñ «une forte culture rock, un esprit de liberté, et l'idée qu'on parvient à exister en privilégiant une vision personnelle des choses, au détriment de tout compromis». De l'art, aussi, de pos