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Libération

A la page et en images

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publié le 18 novembre 2005 à 4h37

C'est un bel objet dont l'existence même fait plaisir : un beau livre sur les jeux vidéo, la chose est trop rare pour ne pas être saluée. Sa couverture lenticulaire en 3D fait apparaître alternativement les personnages Solid Snake et Abe (respectivement héros des jeux Metal Gear Solid et Oddworld), ce qui donne une assez bonne idée du spectre référentiel balayé par l'ouvrage. Son auteur est Nic Kelman, dont la biographie fait apparaître une double personnalité, à la fois scientifique (diplômé du Massachusetts Institute of Technology) et artistique (maîtrise d'art auprès de la Brown University). C'est aussi un jeune romancier à succès depuis son premier livre Girls (2004), investigation high-tech au pays des fantasmes féminins, édité dans une vingtaine de pays.

Autant l'avouer : s'il ne nous a pas déçus, le livre nous laisse sur notre faim. Pour tous les amateurs de jeu vidéo qui sont déjà convaincus de son importance dans l'histoire contemporaine des formes, il n'apporte pas de perspective nouvelle et bouleversante. Il enfonce les clous et doit être considéré comme une élégante mise à jour plutôt qu'une révolutionnaire mise au jour : Kelman recense les problématiques, ouvre les dossiers et expose les enjeux les plus chers à ses yeux, mais il ne percute pas au-delà de territoires déjà fréquentés.

Ces enjeux se résument essentiellement à faire admettre l'idée d'une dimension artistique dans le jeu vidéo et ce n'est pas ici, dans cette colonne, que l'on ira chicaner à l'auteur l'