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Libération
Critique

Du froid en bar

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publié le 18 novembre 2005 à 4h38

On vous donne une petite laine. Ou plus exactement, un vêtement «technique» d'une marque spécialisée. Puis, vous êtes invité à passer dans l'antichambre de «l'expérience» : un sas éclairé de rouge. Irrité de la pupille gauche, vous voilà plongé à moins 5 °C, un verre-glaçon à la main, accoudé à la banquise. Une âme charitable vous verse de la vodka premium, vous tend des amuse-bouche. Dans une ambiance bruitiste, vous rigolez, vous admirez les lumières, faites quelques photos avec vos camarades de glaciation ­ une vingtaine ­ et vous ressortez une demi-heure plus tard, délesté de 38 euros. Ce qui porte la minute de Ice Kube Bar à 1, 27 euros. C'est sur réservation et ça existe déjà à Stockholm, à Milan et à Londres. Et, désormais, à Paris, au coeur d'un nouvel hôtel baptisé Kube.

Fausse fourrure. «Traité comme du cristal», en sept tableaux lentement éclairés par le plasticien Laurent Saksik, le bar de glace s'admire aussi de l'extérieur, le fessier posé sur des «Bubble chairs» suspendues. «La pure sensation de la couleur, c'est quelque chose de trans-social», s'enthousiasme Saksik. On remarque, au pied de l'ensemble, une petite bouillie de chasse-neige, pas du meilleur goût. Plus tard, en grelottant avec Nordine, le frigoriste, on comprendra que le «Ice Bar», c'est une galère de maintenance. Une panne de courant et, hop, ça fond.

Il y a un an, Jérôme Foucaud nous avait amusés avec le Murano. Ce trentenaire aime à saupoudrer les concepts de terminologie anglaise. Plus qu'un hôt