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Libération
Critique

L'école calée et décalée

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publié le 18 novembre 2005 à 4h37

Qu'y a-t-il de commun entre un sofa en paille, une tapette à mouches en forme d'Etats-Unis et un piercing brosse à dent ? De l'humour, de la radicalité et une bonne finition. Soit l'identité d'une école, l'Ecal (Ecole cantonale d'art de Lausanne) qui expose les travaux menés dans son département design industriel. Il peut paraître étonnant qu'une école se mette en scène dans une galerie aussi cotée que Kreo, qui affiche des poids lourds comme Marc Newson. «Mais ce ne sont pas que des pièces d'étudiants, précise le galeriste Didier Krzentowski. Certaines pièces sont prêtes à éditer. C'est un design de plaisir, qui m'amuse.»

«A double sens». Ronan Bouroullec, un des designers enseignants dans cet établissement, jette un dernier coup d'oeil à l'accrochage de l'exposition. «Le produit emblématique de l'Ecal pourrait être la tapette à insectes. C'est un objet simple, mais à double sens.» En effet, Gaëlle Girault, dans un workshop dirigé par le designer américain Constantin Boym, a transformé cette écrabouilleuse de mouche en petite satire antiaméricaine. «La singularité de l'Ecal me convient, poursuit Bouroullec. Sa pédagogie est poreuse... Sa politique d'infiltration générale la rend visible partout, du MoMA à Shanghai... Cette petite école suisse a démontré qu'elle se moquait des préjugés.»

Si l'Ecal s'infiltre joyeusement partout, cela tient essentiellement à son directeur, Pierre Keller, vibrionnant communicant. «On ne fait pas une école sans communiquer. Lausanne, c'est tout p