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Libération
Critique

L'invasion des têtes de morts

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publié le 18 novembre 2005 à 4h37

Une tête de mort stylisée, plutôt drôle. Le logo est collé aux fesses des jeans Cheap Monday. Cette référence lugubre, inspirée des codes du hard rock puis débarrassée de son aspect adolescent, se retrouve partout cet automne. Jusqu'à Ralph Lauren, marque-symbole du chic américain un peu compassé, qui décline des crânes blancs sur des polos noirs. Trop ? Pour Sarah, l'acheteuse du magasin Colette, il y a «beaucoup de récupération» dans cet étalage crypto-metal. Selon Vinci, du magasin Shine, «c'est vraiment un symbole dans l'air du temps : entre gothique et néoromantique». Hedi Slimane, le directeur artistique de Dior homme, qui fut l'un des premiers à remettre en selle cette mode serrée, a décliné le crâne en bijoux pour la saison printemps-été 2005 (pendentifs, pin's, bracelets). Côté vêtements, on retrouve cette thématique «os et crâne de mammouth» chez la marque parisienne Noir Kennedy, tout comme chez la japonaise 0044, qui font résolument dans le noir, très rock. Plus colorées sont les lignes «20 Years» de l'enseigne anglaise Duffer of St George, ainsi que celle du designer de pulls en cachemire Lucien Pellat-Finet. Le fabricant de tee-shirts japonais Mastermind, très hype, décline aussi la tête de mort, tout comme la ligne parisienne Surface2Air. Chez ces derniers, qui affirment avoir été parmi les premiers à réutiliser ce symbole, on commence à se lasser. «C'est hyper commercial. On a lancé des tee-shirts avec le crâne il y a trois ans, ça correspondait à notre unive