Vous découvrez pour la première fois un titre. Mystérieusement, vous êtes tout de suite accroché. Seulement cette idylle naissante achoppe soudain sur un détail sémantique. Que s'est-il passé ? Rien de grave. Vous avez juste pris un mot pour un autre. Ainsi de Mon amoureuse, composée et interprétée par un duo nantais, Mansfield-Tya, sur une compilation des Inrocks Rentrée 2005. La chanson y semble perdue, comme une petite fille sur une plage atlantique. Les paroles évoquent d'ailleurs clairement une histoire d'abandon. Deux femmes s'aiment (parenthèse : vous connaissez beaucoup de chansons simplement et ouvertement lesbiennes ?), mais elles rompent. «Tu m'as trop vite abandonnée», chante d'une voix frêle Julia Lanoë. Guitare faussement primesautière. Violon à la Yann Tiersen (jouée par Carla Pallone). Le processus d'accoutumance s'installe. La ritournelle psychologique de Mansfield-Tya s'impose notamment via son refrain addictif. «Sous une pluie moqueuse/ Je te vois t'éloigner/De moi mon amoureuse/Telle une mer pressée.» Jusqu'ici tout va bien. Enfin, tout va mal, mais on voit bien l'idée. Naturellement, l'image d'une marée qui se retire, laissant l'amoureuse sur le sable s'impose. Seulement voilà. A la première écoute, à la deuxième et la troisième aussi, d'ailleurs, vous avez compris une «mère pressée». «M-è-r-e» au lieu de «m-e-r». Littéralement un malentendu. Stylistiquement, une homophonie. Comme si seule la sensation éprouvée par un enfant livré à lui-même, ignoré par
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