Le Havre envoyé spécial
Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre depuis dix ans, ne déteste pas se faire traiter de «pharaon» par ses opposants ce qui arrive souvent ces temps-ci. «Les pharaons ont laissé des choses remarquables, comme les pyramides», observe l'élu. Mais Rufenachton Ier ne rêve pas d'un mausolée : il veut faire bâtir dans sa ville une tour de 120 mètres de haut. Dessinée par l'architecte Jean Nouvel, celle-ci doit abriter un centre de la mer et du développement durable. Coût : 41 millions d'euros. L'opposition municipale s'étrangle. Le maire persiste. Enquête.En visite à Bilbao à la fin des années 1990, Antoine Rufenacht tombe en arrêt devant le bâtiment dessiné par Frank Gehry pour le musée Guggenheim. Le maire se met à imaginer pour sa ville un «geste architectural» de la même envergure, un «Bilbao 2», selon sa propre expression. Il est vrai que le site du Havre semble inciter à l'expérimentation. François Ier y créa en effet une «ville nouvelle» en 1516. Et Auguste Perret y entreprit après guerre de radicaux travaux de reconstruction que l'Unesco a inscrite cette année au patrimoine mondial de l'humanité sur la table rase laissée par les bombardements alliés.
«Geste architectural». Aujourd'hui, le grand chantier, c'est l'extension du port dans l'estuaire de la Seine pour accueillir les porte-conteneurs (Port 2000, inauguré en mars prochain) et l'extension de la ville vers les docks Vauban, laissés libres. Le «geste architectural» tant désiré doit venir c