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Libération

Au Havre, Rufenacht a une tour dans son sac.

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Remous autour du monument de 120 mètres de haut que le maire veut faire édifier par Jean Nouvel.
publié le 28 novembre 2005 à 4h41

Le Havre envoyé spécial

Antoine Rufenacht, maire UMP du Havre depuis dix ans, ne déteste pas se faire traiter de «pharaon» par ses opposants ­ ce qui arrive souvent ces temps-ci. «Les pharaons ont laissé des choses remarquables, comme les pyramides», observe l'élu. Mais Rufenachton Ier ne rêve pas d'un mausolée : il veut faire bâtir dans sa ville une tour de 120 mètres de haut. Dessinée par l'architecte Jean Nouvel, celle-ci doit abriter un centre de la mer et du développement durable. Coût : 41 millions d'euros. L'opposition municipale s'étrangle. Le maire persiste. Enquête.En visite à Bilbao à la fin des années 1990, Antoine Rufenacht tombe en arrêt devant le bâtiment dessiné par Frank Gehry pour le musée Guggenheim. Le maire se met à imaginer pour sa ville un «geste architectural» de la même envergure, un «Bilbao 2», selon sa propre expression. Il est vrai que le site du Havre semble inciter à l'expérimentation. François Ier y créa en effet une «ville nouvelle» en 1516. Et Auguste Perret y entreprit après guerre de radicaux travaux de reconstruction ­ que l'Unesco a inscrite cette année au patrimoine mondial de l'humanité ­ sur la table rase laissée par les bombardements alliés.

«Geste architectural». Aujourd'hui, le grand chantier, c'est l'extension du port dans l'estuaire de la Seine pour accueillir les porte-conteneurs (Port 2000, inauguré en mars prochain) et l'extension de la ville vers les docks Vauban, laissés libres. Le «geste architectural» tant désiré doit venir c