Envoyée spéciale à Lyon
Ils viennent de Riga, en Lettonie, et perpétuent chaque soir à Lyon la grande tradition du ballet en interprétant le Corsaire. C'est la première fois que la production intégrale du ballet par l'Opéra de Riga arrive en France, alors que le public connaît plutôt le pas de deux exporté par Rudolf Noureev dans les années 60 avec Margot Fonteyn. Sur la musique ronflante d'Adolphe Adam, qui ne manque pas de charme dans sa désuétude ampoulée et qui est remarquablement interprétée avec distance et humour par l'orchestre de l'Opéra national de Riga, le ballet part à l'abordage.
Même si la scène de la Maison de la danse est un peu étroite pour les 55 danseurs de la compagnie, le Corsaire, dans cette version de 2003 drôle et joyeuse, emporte l'adhésion. Pas de baisse d'intensité, ni de niveau, dans la qualité des pas et du mouvement du premier au cinquième tableau de ce Corsaire chorégraphié et mis en scène par Aivars Leimanis. Le ballet inclut des éléments de Marius Petipa, les décors de Liga Purmale et les costumes d'Elita Patmalniece, en partie inspirés de Schéhérazade des Ballets russes (cf. les couleurs et «turqueries» d'un monde arabe et des Mille et Une Nuits fantasmées).
On passe du romantisme qu'exige le livret originel écrit par Jules-Henri de Saint-Georges d'après un poème de George Byron à des scènes comme inspirées de la bande dessinée avec un pacha qui pourrait être le meilleur ami du vizir Iznogoud. Les gangs de corsaires, maîtres de l'économie paral