Venue de la danse classique, formée à la danse contemporaine par Maguy Marin, la Brésilienne Lia Rodrigues, la cinquantaine, a fondé sa compagnie à Rio en 1990. Elle s'acharne aussi pour maintenir dans son pays un festival de danse contemporaine, «Panorama Rio Arte Dança», qu'elle réalise annuellement depuis 1992. Parallèlement, elle est la mère de deux garçons et d'une fille qui s'en vont gaillardement vers l'âge adulte, fort encadrés dans leurs études. Sur tous les fronts, jusqu'aux hôpitaux et aux favelas, Lia Rodrigues mène conjointement une «carrière» de danseuse et son action sociale, un peu à la manière de Maguy Marin, dont le Centre chorégraphique national s'est implanté à Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise.
Révoltée. Invitée de la Biennale de la danse de Lyon consacrée au Brésil en 1996, elle avait déjà surpris avec Folia, une chorégraphie féminine et féministe sur le thème de l'accouchement. Même si ses gestes ne sont jamais brutaux, elle n'y va pas de main morte dans ses spectacles. Guidée par l'urgence et sans doute par l'environnement urbain des grandes métropoles, Lia Rodrigues refuse de souscrire à ces grandes fresques rythmées et carnavalesques pour touristes européens. Révoltée, elle tente plutôt de sauver quelques valeurs, pas forcément les plus morales, pour protéger l'individu de ses instincts destructeurs.
Après avoir décrit toute la violence et le plaisir inhérents à la procréation, voici maintenant explorée la question de la nudité. Dans Ce don