C'est le genre de film qui ferait hérisser le poil des défenseurs des animaux. Primé aux E-magiciens, festival de la jeune création numérique européenne qui s'est tenu à Valenciennes du 23 au 25 novembre, Carlitopolis réussit à bluffer le public par son côté vidéo amateur. Luis Nieto, 26 ans, explique devant son jury de fin d'année qu'il va mener plusieurs expériences sur une petite souris de laboratoire prénommée Carlito. Une caméra filme ce qui se passe dans le vivarium et les images sont renvoyées sur un écran géant. Sous nos yeux, le savant fou fait un bisou à la souris avant de la déposer dans la boîte et de se saisir d'une plaque de verre tranchante. D'un coup sec, il sectionne le petit être poilu... qui se recompose en deux souris distinctes. Autres tortures au menu, la gonfler avec une paille ou la faire sauter avec une bombe... La méprise est totale, Carlitopolis mêlant astucieusement prises de vue réelles et images de synthèse réalistes. «J'aime beaucoup cette idée de tromperie, de créer des mensonges, de ne plus savoir ce qui est vrai, ce qui est faux, ça pousse à réfléchir à la vérité de l'image», raconte le facétieux prestidigitateur numérique, frais émoulu de l'atelier effets spéciaux des Arts-Déco, qui livre un intéressant cru 2005 (1). Luis Nieto n'en est pas à son premier coup, aux beaux-arts de Toulouse, il invente de toutes pièces un artiste, avec fausses coupures de presse, organise une expo collective (dont il crée lui-même toutes les oeuvres). Touche-à-
Critique
La souris qui piège
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par Marie Lechner
publié le 2 décembre 2005 à 4h46
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