Des petites scènes érotiques sur céramiques, présentées en regard des peintures de Gustave Moreau. Dévoiler pendant une seule journée les vases et boîtes «Ceram X» du designer Pierre Charpin dans le musée parisien du peintre symboliste, à deux pas de Pigalle, est un clin d'oeil malicieux du designer Nestor Perkal, directeur du Craft de Limoges (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre). Car, côté face des vases et des boîtes, le décor est un simple aplat de couleur. Côté pile, le motif représente des saynètes de coïts. Presque abstraites, quasi rupestres. La question de la représentation de l'acte sexuel prend ici la forme d'un jeu subtil, pudique, entre montrer et ne pas montrer.
Référence antique. «Je n'ai pas cherché la provocation, ni à proposer un positionnement sur le sexe, explique Pierre Charpin. Mais à répondre avant tout à la question qui m'était posée par le Craft : questionner l'utilisation du décor sur céramique. Evidemment ces fictions ne sont pas neutres, elles se réfèrent, avec humour j'espère, aux céramiques grecques antiques.» Ces pièces s'inscrivent effectivement dans l'histoire de la céramique mais évoquent aussi les vases Shiva d'Ettore Sottsass. Charpin aborde la question du décor, en choisissant une narration érotique qui casse sans ambiguïté l'aspect mignon, superfétatoire parfois, de la décoration. Ici, le motif ne recouvre pas la forme archétypale de l'objet, mais il resculpte son volume. En optant pour une fiction «qui ne devrait pas s