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Libération

Marine nationale

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publié le 2 décembre 2005 à 4h46
(mis à jour le 2 décembre 2005 à 4h46)

La «battle» du moment oppose le flow incontrôlé de Nicolas Sarkozy et les textes prophétiques d'une vingtaine de rappeurs. Or un duel plus discret mais tout aussi politique se joue en coulisses. Toujours entre une personnalité de droite et un chanteur. Mais sur un mode très particulier. Moins frontal. Mais aussi radical. Il s'agit de Marine Le Pen, la fille préférée du vieil épouvantail. Et de Philippe Katerine, l'homme aux légendaires sous-pulls acryliques, l'auteur du définitif slogan «Je suis dans la merde, et je vous emmerde». Philippe Katerine a décidé de se farcir Marine Le Pen. Pas au sens agressif du terme. Mais presque littéralement. Dans sa chanson, il traîne du côté de la Maison de la radio. Il a «juste envie de baiser». Et, à chaque coin de rue, «j'y crois pas», il tombe sur «Marine Le Pen !». Dans la rue. Dans un café. Dans un taxi. Encore et encore «Marine Le Pen, oh non, Marine Le Pen, oh non !» . A se demander si, pour Katerine, ce ne serait pas un peu, Marine Je suis partout. On ne vous révèle pas la chute de cette jolie farce. Car le plus intéressant c'est surtout la façon dont Katerine aborde Marine. Ce sujet ultrapiégé, en effet, il le traite en «absolutly fabuliste». L'intelligence de son approche dépasse le simple registre de la «chronique». En suggérant de Marine Le Pen qu'elle hante un coin de nos têtes, de nos rêves et cauchemars, que nous entretenons un rapport imaginaire ambigu (y compris sexuel) avec elle , il atteint des sommets de perfection cri