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Libération

Vues sur une belle ville

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publié le 2 décembre 2005 à 4h46

«Marchez, marchez, marchez» dans les rues de Belleville, «cette campagne mal urbanisée», écrit Joseph Bialot. Battons campagne, donc, un samedi, fin d'après-midi, pour découvrir des bouts de Paris perdus ou retrouvés, comme on voudra. En voici un, au coin des rues de Tourtille et Ramponneau. Une vitrine à la douce lumière. Des livres en suspension, flottant dans des sacs plastiques transparents. Un lieu où les ouvrages prennent des airs de poisson rouge : Le Genre urbain, librairie de quartier, librairie sur la ville.

Ancien urbaniste. En regard d'un rayon «Paris» bien nourri, la tablette propose deux textes de Bellevillois : celui de Bialot, Belleville Blues (Autrement) et les Mémoires de Jane Avril (Phébus) qui, avant de croiser, «goulue», Toulouse-Lautrec, naquit dans une des rues du coin en 1868. Dans le fonds littérature, essentiellement constitué de poches, de nombreux titres de Perec ou de Hrabal. Le coin jeunesse fait la part belle à L'Ecole des loisirs. De larges étagères sont garnies pêle-mêle d'ouvrages d'art et d'images : les éditeurs indépendants de bande dessinée s'y taillent la part du lion. La ville, c'est la spécialité de cette librairie, en passe de devenir un lieu ressource sur le thème. Urbanisme, architecture, art, sociologie ­ sans oublier les revues ­, tous les prismes sont là. L'amateur curieux et le professionnel s'y trouveront bien, coude à coude, épaulés si nécessaire des conseils du libraire, ancien urbaniste lui-même. Sophie Manceau et Xavier Capo