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Libération
Interview

Anka à part

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Rencontre avec le crooner canadien qui revient à 64 ans avec des reprises jazz de tubes de Cure, Nirvana, R.E.M...
publié le 3 décembre 2005 à 4h47

Silhouette mince, regard vif, Paul Anka est loin de faire ses 64 ans. Les cicatrices dues à la pratique du hockey sur glace, son sport de prédilection, se sont presque effacées avec le temps et il respire désormais à pleins poumons l'air qui s'engouffre par cette «fenêtre swing» qu'ont ouverte sous ses yeux, dit-il, Robbie Williams, Jamie Cullum et surtout Michael Bublé, son compatriote canadien, auquel il a récemment servi de producteur. «C'est à eux que je dois d'avoir enregistré l'un des CD les plus importants de ma carrière, insiste l'auteur de Diana et de You Are my Destiny. Le plus particulier aussi, dans la mesure où il correspond à un nouveau départ.»

Après des années passées à interpréter ses propres standards dans les casinos de Las Vegas («un Disneyland pour adultes», sourit-il), il vient en effet de mener à bien une expérience inédite, consistant à passer à la moulinette jazz quelques tubes rock empruntés pêle-mêle à The Cure, Nirvana, REM ou Oasis («J'ai cinq enfants à la maison», s'excuse-t-il), réussissant l'exploit peu évident d'élever au rang de classiques intemporels des refrains contemporains.

Etiqueté d'abord «pionnier du rock» puis «chanteur populaire», vous vous révélez crooner jazzy. Qu'êtes-vous en fait ?

Tout cela à la fois. N'importe quel chanteur dit populaire peut retrouver ses repères dans le jazz. Sinatra, Sammy Davies Jr., Tony Bennett, nous venons tous de la même école et sommes, ou étions, capables de chanter du jazz comme de la variété. J'ai to