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Libération
Critique

Caen, port d'attache africain

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publié le 3 décembre 2005 à 4h47

Dès leur prise de fonction à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Caen, au mois de septembre 2004, les chorégraphes Héla Fattoumi et Eric Lamoureux ont mis les bouchées doubles. Après trois mois de travaux, la halle aux Granges a pu rouvrir ses portes, complètement rénovée. Plus qu'un simple studio, elle est devenue un outil de travail performant et un espace public équipé d'un gradin de deux cents places. «C'est essentiel pour la lisibilité de la danse, expliquent les directeurs. Toujours invitée, il faut qu'elle soit aussi invitante.»

Queue de tigre. A peine arrivé au centre «pour mieux décentrer», dit Héla Fattoumi, le tandem a concocté un festival Danse d'ailleurs. Plus qu'une carte de visite, une déclaration d'intention qui ne s'arrête pas aux mots, mais investit le terrain. Ce rendez-vous convie prioritairement des Africains qui ont pour point commun de travailler «au pays» et d'être engagés aux côtés de jeunes artistes qui, comme eux, développent de nouvelles formes d'expression.

Ce choix n'est pas innocent. Le CCN de Caen affiche son ouverture, à l'image du programme du festival où, sur fond rose fuchsia, une danseuse croque la queue d'un tigre. Comment aller vers l'autre ? Comment l'accompagner, sans imposer un point de vue? Les questions sont posées dans le cadre d'une manifestation symbolique du travail effectué sur la durée au sein d'une structure composée de dix permanents. Trois danseurs (Anne Foucher, Moustapha Ziane et Hafiz Dhaou) sont assoc