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Libération
Critique

Lady Laistee rescapée.

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publié le 5 décembre 2005 à 4h47

Lady Laistee se porte bien, merci. Impossible de reparler de cette rappeuse sans débuter par un bulletin de santé.

Il y a trois ans, son deuxième album à peine sorti, la jeune femme est victime d'une déchirure de la carotide : «Un caillot s'est formé dans cette veine, explique-t-elle en montrant son cou. Il a entaillé l'artère et le sang, au lieu d'irriguer ma tête, sortait par cette ouverture. Mon cerveau n'a plus été alimenté pendant une nuit entière.» A son réveil, Lady Laistee reste paralysée un mois, parle à peine et ne se rappelle plus des paroles de ses chansons, même de son tube Et si (1999), hommage à son frère assassiné. Elle doit tout réapprendre, comme elle le raconte dans son nouvel album Second souffle, qui sort aujourd'hui.

Rééducation. Dans la chanson-titre, sur le ton d'une comptine, elle confie : «Je dois reconnecter ma parole à mon cerveau/Imagine le topo/... A retenir mes larmes en cours d'orthophonie/A dire "au revoir" quand il faut dire "merci"/(... ) 1-2, je n'ai plus d'indépendance/ 3-4, je dois me battre pour mes chances/ 5-6, je souffre en silence.»

Trois ans de rééducation plus tard, aidée par Dadoo (de KDD), Laistee réenregistre : «Quand on a commencé à me reparler musique, je me disais "impossible". Je n'avais plus le flow (le flux verbal, ndlr). Dadoo m'a permis de retrouver confiance en moi, de remettre des mots sur mes idées.» Réalisateur de l'album, Dadoo coache la rescapée comme un entraîneur avec son boxeur avant un match, coécrit les textes,