Berlin de notre correspondante
«Ce sera le plus beau musée d'Allemagne !», «Un édifice de première classe !» s'émerveillent déjà les Berlinois. Après cinq ans de travaux et huit de fermeture, le musée Bode, un des joyaux architecturaux de la capitale allemande, a permis au public de découvrir en avant-première l'intérieur du monument refait à neuf. Le musée n'ouvrira définitivement ses portes que l'été prochain, lorsque sa collection de 700 sculptures, 1 000 oeuvres de l'antiquité et de l'art byzantin, et 200 peintures puisées dans la galerie nationale, y sera installée. Pourtant, vendredi matin, des centaines de Berlinois se pressaient dans ce temple néobaroque aussi imposant à l'extérieur qu'à l'intérieur.
Une césure. Les Allemands de l'Est, qui avaient gardé le souvenir d'un édifice massif et sombre, semblaient étonnés par la nouvelle clarté des lieux. Le hall est à couper le souffle. «Presque martial», commentait le quotidien Berliner Zeitung. Sous la grande coupole, s'élevant à 39,50 mètres, se dresse une réplique de la statue équestre de Frédéric-Guillaume (1620-1688), à l'origine de la puissance prussienne. Deux battants ouvrent une salle de style Renaissance, conçue sur le modèle des églises florentines. Plafonds en caisson, sols en marbre, orgie de pilastres, cheminées sculptées, mosaïques dorées, escaliers monumentaux, niches théâtrales... L'enfilade de soixante-dix pièces aux volumes variés donne le tournis. Mais le plus impressionnant, c'est que chaque détail du bâ