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Libération

Des Russes sceau british

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publié le 9 décembre 2005 à 4h52

Quand on est Russe et fortuné, il faut assumer de traîner dans son sillage un lourd tombereau de clichés. C'est parfumé d'une odeur de soufre (celle de la mafia), une créature blonde et forcément vénale à son bras, parlant fort et de mauvaise manière que le Français imagine le Moscovite qui déboule dans «ses» boutiques parisiennes, pillant à coup de dollars le précieux et ancestral savoir-faire hexagonal. Reste que le marché ne se paie pas d'images d'Epinal et que les 88 000 millionnaires en dollars recensés en Russie commencent à peser lourd dans l'industrie du luxe. Suffisamment en tout cas pour que le Comité Colbert, qui regroupe la plupart des enseignes françaises du secteur, mène une étude pour dépasser les clichés et centrée sur les oligarques, les jeunes managers, voire la nouvelle classe moyenne.

Qualité. Outre la solidité de leur portefeuille, ces Russes détiennent l'immense avantage de ne pas se poser trop de question sur la qualité de fabrication des produits. Au contraire. «75 % des femmes russes entre 25 et 34 ans assimilent les produits de luxe à des produits de qualité», note l'étude alors qu'elles ne sont que «40 % en Europe occidentale», chiffre qui pourrait désespérer les états-majors des grandes sociétés. Au passage, ce rapport attristera aussi les partisans de l'égalité des sexes tant il dessine en creux un portrait de la femme russe, à la fois coincée devant ses fourneaux («50 % d'entre elles considèrent que leur rôle est de s'occuper de la famille contre