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Libération

La beauté du vice

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publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Avec GTA Liberty City Stories, la PSP tient peut-être son premier titre incontournable, une ironie piquante ayant voulu que le jeu soit promis à l'unanimité en dépit de son caractère crûment anticonsensuel. Produit par Rockstar, le studio orfèvre de l'incorrection politique, la série des GTA surfe avec un succès ravageur sur ce paradoxe depuis sa création : la plus populaire des séries de l'univers console actuel, qui forme d'une certaine façon l'expression la plus authentique de la culture du jeu contemporaine, et le plus juste instantané de la société des joueurs, se fonde sur une apologie antisociale, criminelle et amorale. Pour tous les amateurs de la série GTA, il y a un réel plaisir à redécouvrir son univers esthétique si particulier sur l'écran sans rival de la PSP : ça paraît bizarre de le dire à propos d'un jeu qui n'a jamais fait de sa réalisation une priorité, mais ce Liberty City est «beau», et les codes graphiques bien connus cultivés par Rockstar pour sa franchise star trouvent sur PSP un chic, une densité lumineuse et chromatique qui les met particulièrement bien en valeur, même s'il faut s'accoutumer à quelques effets de rémanence.

Le chef de la mafia n'est pas Corleone mais Leone tout court et son physique de vieux Brando dissipe toute incertitude quant aux références réveillées (prudemment, sans doute afin d'éviter un procès du «vrai» parrain virtualisé bientôt commercialisé). Dans la peau du héros Toni, qui commence par se faire traiter de bitch toutes les