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Libération
Critique

La vie rêvée d'un avatar

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publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Depuis le 24 octobre, Neverdie est l'heureux propriétaire d'une fabuleuse station spatiale. Un impressionnant complexe construit sur le paradis minéral d'un astéroïde, avec 1 000 appartements, un mégastade, un night-club avec moult dance-floors. Il a mis le paquet pour s'arroger cet objet de convoitise, déboursant 100 000 dollars, un record pour l'acquisition d'un bien totalement virtuel. De fait, la station spatiale n'existe que dans Project Entropia (PE), premier MMORPG (jeu de rôle massivement multijoueurs) avec une économie basée sur l'argent réel (1).

Star underground. L'avatar prénommé Neverdie apparaît pour la première fois au début des années 80, dans la série Wizardry, jeux de rôle en 3D. Il écume ensuite Ultima Online, Might and Magic avant de migrer sur Everquest en 2000. «J'aime ces jeux parce qu'ils cherchent à créer une vraie réalité virtuelle, où les gens peuvent gagner leur vie en jouant, ce que je cherche à faire également dans ma vie réelle», explique Neverdie qui «jongle entre sa passion du jeu et sa carrière de star du cinéma indé américain». Dans la vie réelle, Neverdie sert de prête-nom à Jon Jacobs, comédien, chanteur, romancier, réalisateur de films underground 100 % do it yourself dans lesquels il joue un héros malgré lui (Hero, Lover Fool), un psychopathe (Promotheus Bound), un bandit de western (The Wooden Gun), un sorcier rock'n'roll (Lucinda Spell).

Dans sa vie virtuelle, il fait partie des premiers citoyens à échanger aux enchères sur e-bay des bi