Menu
Libération
Critique

My name is Neo

Article réservé aux abonnés
publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Manipuler un personnage qui figure déjà au panthéon des héros populaires du cinéma a quelque chose de forcément grisant. Ce qui n'a pas échappé à la sagacité des éditeurs. Illustrations d'une tendance qui se généralise, deux récentes sorties proposent une virée dans la peau de Keanu Reeves/Neo, tout droit venu de Matrix, et, dans un registre différent, de Sean Connery/James Bond époque Bons baisers de Russie. Pourtant, dans les deux cas, l'impression dominante n'est pas vraiment de «poursuivre l'expérience du film» comme le promettent toutes les jaquettes de jeux à licence de films, mais bien de naviguer dans des univers ludiques archiconventionnels et lourdement balisés. Pas forcément désagréable, mais sans grande surprise.

Les bagarres à mains nues, à l'arme blanche, au pistolet ou à la mitrailleuse lourde s'enchaînent implacablement tandis qu'en face, les ennemis s'endurcissent peu à peu, ce qui n'empêche pas les androïdes en costard ou les communistes au coeur de pierre de tomber par paquets de douze sous les coups du héros. En marge de ces affrontements, les développeurs ajoutent quelques ingrédients censés rappeler au joueur qu'il se trouve bien immergé dans l'univers du film. Précaution louable mais superflue dans la mesure où ledit joueur vient quand même de débourser quelque 60 euros dans ce but. Pour Neo, nous avons droit à une série d'étranges montages de séquences de la trilogie qui n'ajoutent rien au scénario. Pour James Bond, c'est un passage obligatoire par les