«Je n'arrive pas à faire inviter Psy 4 de la Rime sur les plateaux télé», se plaignait récemment Akhenaton, producteur du groupe marseillais en concert ce week-end à Paris. Le leader d'IAM, convié par l'émission On ne peut pas plaire à tout le monde sur France 3 à donner son opinion sur les violences urbaines en banlieue, en profitait pour dénoncer le délit de «sale musique» que subiraient ses poulains : «Ils ont vendu plus de 80 000 albums. S'ils faisaient de la pop et étaient blancs, ils n'auraient aucun souci. L'hypocrisie vis-à-vis des jeunes de quartier existe aussi dans la musique.»
Le rap français ne bénéficierait pas de la couverture médiatique qu'il mérite ? «On ne le considère que comme un cri social, déplore Nikkfurie, du groupe La Caution. On ne nous appelle que quand il y a des émeutes. Ça devient vexant. En 1989, il y avait l'émission Rapline sur M6. Aujourd'hui, plus rien, alors qu'on dénombre beaucoup plus d'artistes. Pour faire face à ce boycott, on est obligé de s'organiser.»
Depuis l'intervention d'Akhenaton, le deuxième album des Psy 4, Enfants de la lune, est certifié disque d'or (100 000 ex.), tout comme l'avait été le premier, Block Party. Le groupe est bien passé sur le Top of the Pops de France 2, mais c'est tout. Leur musique, qu'ils qualifient de «pop», n'a pourtant rien de rédhibitoire. Ni apologie de la délinquance, ni sexisme. Les trois rappeurs d'origine comorienne et leur DJ Sya, grandis à Marseille en écoutant «Radio Soleil, Francis Cabrel et d