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Libération
Critique

Ligne 111.

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A Sceaux, la compagnie de cirque 111 offre avec «Plus ou moins l'infini» un magnifique spectacle minimaliste. Où architecture et géométrie s'invitent sur scène.
publié le 10 décembre 2005 à 4h54

Jamais un spectacle de cirque n'aura débuté d'une manière aussi radicale et bouleversante. Durant les cinq premières minutes de Plus ou moins l'infini, imaginé par la Compagnie 111, aucun être humain ne monte sur scène. Seuls des bâtons suspendus, animés d'un même mouvement, dessinent des formes dans le vide. Le bruit des tringles et des fils coulissants meuble le silence. Les lumières incandescentes, bleues ou rosées, donnent du volume à ces rangées de mâts qui s'inclinent ou se dressent, avant de rejoindre les cintres et de rendre le plateau à l'obscurité. Seulement alors, des mains sortent du plancher.

En janvier 2003, la compagnie 111 présentait Plan B, une formidable variation autour de l'idée géométrique du plan, inclinable ou non : les acrobates glissaient sur le mur, jonglaient sans balles mais avec des sons, puis finissaient au sol dans une réjouissante joute kung-fu retransmise sur un écran géant. Un cirque visuel et frigorifique tirant plus de Matrix et de la culture nerd que des chapiteaux de voleurs de poules.

Dans Plus ou moins l'infini, il est à nouveau question de géométrie. Les Toulousains, tous passés par l'école de cirque du Lido, ou par le Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, couplant à leurs formations artistiques des études de physique et d'acoustique, optent cette fois pour la ligne.

Mise en scène par Phil Soltanoff (le directeur artistique de Mad Dog, une compagnie de théâtre expérimental basée à New York), cette nouvelle création