«Dix-huit ans que je fais du jazz», déclare Vincent Courtois, 37 ans, né en 1968 à Paris. Il est au centre d'une création, improvisation où son violoncelle croise les cordes du so kou, le violon bozo de Zoumana Terea. Zoumana, dit Zou, chante d'une voix antique des sortes de prières épiques. Le violoncelle de Vincent Courtois est reconnu dans le milieu jazz pour ses inspirations sur le fil ; Philippe Conrath, responsable d'Africolor, et Nicole Seurat, directrice du centre culturel français de Bamako, ont imaginé sa rencontre avec le violoniste traditionnel réputé du Mali, Zoumana Terea, qui avait délaissé son so kou, «queue de cheval» en bambara.
Une réunion «Sur le fil» que Vincent Courtois voulait faire en groupe : «Au-delà d'une rencontre de Zoumana et moi-même, c'est surtout celle entre son trio et le mien. Nous jouons tous des musiques improvisées où il s'agit de trouver des points d'insertion entre styles. Nous avons joué ensemble à Bamako, la communication a été facile bien que Zoumana ne parle pas français.»
«Sur le fil» est emblématique de cette 17e édition, lancée le 25 novembre, d'un des plus grands festivals de rythmes du monde, avec vingt spectacles donnés dans quinze communes de Seine-Saint-Denis département qui vient de rappeler qu'il est certainement le plus jeune et coloré du pays. Apprenti violoncelliste dès ses 6 ans, Courtois a délaissé l'apprentissage classique pour jouer avec nombre de grands noms du jazz, participant à une cinquantaine de disques dont