Noël sera noir. A croire que tous les éditeurs vidéo se sont donné le mot pour inonder les rayons de films noirs. Encore faut-il s'entendre sur le sens du terme. Si l'on considère, avec l'ensemble de la cinéphilie anglo-saxonne, que le qualificatif de film noir s'applique à des films à tonalité criminelle et tragique réalisés entre 1944 et 1959 à Hollywood, alors Détour (1946), classique aussi fauché qu'inventif d'Edgar G. Ulmer, est un authentique film noir : la fatalité du destin y est prépondérante, la photo en noir et blanc est une puissante réminiscence formelle de l'expressionnisme. En revanche, de nombreux titres estampillés «films noirs» par les fabricants de DVD se situeraient plutôt à la marge du genre. Ou à son origine. Dans son essai sur le Film noir qui vient de paraître aux Editions des Cahiers du cinéma, Noël Simsolo considère le Petit César de Mervin LeRoy et l'Ennemi public de William Wellman (1931), deux titres présents dans le coffret Warner, comme des «précurseurs» du film noir. Le premier par son personnage de gangster qui «devient un barbare, voire un rebelle, face à un monde corrompu»; le second par son réalisme brutal, sa «manière clinique de montrer (...) l'absence de morale des personnages».
Superbonus. Autre pionnier majeur, Scarface est enfin disponible en Zone 2... mais uniquement en superbonus de son remake ! Pour regarder le classique de Howard Hawks, il faudra en effet se procurer le coffret du Scarface 1984 de Brian De Palma, luxueux certes ma