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Libération
Critique

Optiques orientales.

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A l'IMA, 21 photographes contemporains originaires du monde arabe questionnent chacun à leur manière leur identité et leur culture face aux regards du monde.
publié le 19 décembre 2005 à 5h02

Rien de plus casse-tête qu'une exposition de groupe, propice à enflammer les ego, et qui nécessite toujours pour les commissaires ­ ici Brahim Alaoui, Mona Khazindar et Hoda Makram-Ebeid ­ des trésors de diplomatie. C'est l'une des réussites de Regards des photographes arabes contemporains, malgré son titre vague, que d'agréger 21 photographes et artistes originaires du monde arabe, certains vivant dans leur pays natal, d'autres au bout du monde, loin de leur famille à double culture. Même s'il manque des noms devenus des repères (comme Yto Barrada, lire page suivante), les artistes retenus ont la chance de pouvoir s'exprimer clairement, avec leurs pratiques respectives (argentique ou numérique, vidéo ou diaporama, etc.) qui signalent l'abondance de la représentation d'aujourd'hui. La scénographie est quasi impeccable, accueillant le spectateur en musique avec, dès l'entrée de l'exposition, la voix miraculeuse de Lili Boniche sur les images de Bruno Boudjelal.

Féminité. Probablement, aurait-il été plus fort de transférer au premier niveau les deux tirages quasi grandeur nature de l'Irakienne Jananne Al-Ani, qui viennent comme un coup de gong réveiller les consciences assoupies des spectateurs en fin de visite. Il faut imaginer deux groupes de femmes assises, face à face, mains croisées, comme surgies de l'univers du cinéma muet. On a l'impression qu'elles apparaissent là, sous nos yeux, que l'image se développe lentement dans le silence du laboratoire. Voilée