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Libération
Critique

La scène en crue à Londres

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publié le 24 décembre 2005 à 5h06

A Londres

Directeurs et metteurs en scène de théâtre britanniques n'ont jamais eu besoin de prétexte, comme l'anniversaire du centenaire de sa mort dans quelques mois, pour vénérer Henrik Ibsen. Le National Theatre, sous la houlette de Nicholas Hytner, montre les Soutiens de la société, pièce écrite en 1877, dont la modernité jaillit dès les premières répliques. Karsten Bernick (interprété par Damian Lewis), à la tête des chantiers navals de sa petite ville de province, est un homme respecté et admiré.

Pourtant, sa réussite a été bâtie sur un tissu de mensonges et de lâchetés. Quinze ans plus tôt, Bernick a laissé Johan, son beau-frère, porter le chapeau d'un scandale amoureux et financier. A la même époque, Bernick abandonne Lona (Lesley Manville), la femme de sa vie, pour épouser la soeur de celle-ci, unique héritière d'une fortune qu'il convoite. Johan et Lona s'enfuient en Amérique. Mais voilà, «les Américains» reviennent. Et avec eux, la conscience de Bernick.

Charisme. La mise en scène de Marianne Elliott souligne l'ironie d'un homme qui, malgré ses aveux publics, fait en sorte de garder le contrôle sur les affaires de la ville. Damian Lewis révèle avec perfection tout le charisme et la lâcheté du personnage. La superbe direction artistique, signée Rae Smith, suit l'évolution mentale de Bernick.

Changement radical de décor et d'époque, toujours au National Theatre, avec Once in a Lifetime, pièce écrite en 1930 par Moss Hart et George Kaufman. Un trio d'acteurs médiocres qu