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Libération

Carnage dans la House of Freaks.

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publié le 11 janvier 2006 à 20h02

Los Angeles correspondance

Vers 1987-1988, en morne plaine post-punk neo-roots, on pouvait parfois voir un curieux duo se produire dans diverses tinettes californiennes, comme Al's Bar downtown, ou Raji's sur Sunset à Hollywood. Ils s'appelaient House of Freaks : le guitariste chantait comme Lennon, le percussionniste tapait sur tout ce qu'il trouvait dans les environs, pourvu que ça fasse le bruit dont il avait envie ce soir-là. Ils étaient beaux tous les deux, Johnny Hoff le batteur plus encore que Bryan Harvey le chanteur, et ils venaient de Virginie, charriant une imagerie d'Ile au trésor, de gris-gris, poupées vaudou, chats noirs et amulettes bien dans l'air du temps (Violent Femmes, Gun Club, X, Cramps, etc.). Mais ils étaient aussi, surtout sur scène où ils se montraient plus tempétueux que sur leur premier album un peu trop propre, les précurseurs de tous les boucaniers à deux têtes d'aujourd'hui, Kills, Black Keys et autres White Stripes.

Malgré tout, ils n'ont pas vraiment foutu le feu à la baraque durant leur séjour à Los Angeles, et ils étaient vite retournés à Richmond, en Virginie, pour passer à autre chose ; Harvey devenant prof dans un collège technique, tout en continuant la musique au sein d'un groupe local, Gutterball ­ avec Steve Wynn, un ancien membre de Dream Syndicate. Seul ce quotidien avait repéré les zigs, de Paris, dès leur premier disque (Monkey on a Chain Gang), au son pourtant étrangement sous-marin, ayant reconnu quelque chose dans ces chansons q