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Libération
Interview

«L'habitat n'est pas une enveloppe morte»

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publié le 13 janvier 2006 à 20h03

Une sorte d'alambic, une balle de golf, un buisson en PVC, un frisbee, un hérisson en aluminium, soit cinq objets complètement déroutants. Au Salon du meuble de Paris, le VIA (valorisation de l'innovation dans l'ameublement) a imposé un travail défricheur, celui du designer Mathieu Lehanneur. Sa carte blanche, Eléments, sur le thème du confort, a oxygéné l'atmosphère polluée par la morosité de cette foire en crise (Libération du 6 janvier).

«J'ai voulu aller plus loin que le rapport mécanique entre le corps et le mobilier, explique Mathieu Lehanneur. Me pencher sur une ergonomie plus physiologique. Nous ne sommes pas étanches, notre corps et notre environnement forment un tout.» Ses Eléments tentent de régler les échanges intimes que nous entretenons à la maison avec la lumière, l'air, le son, la température de notre corps ou notre fatigue.

On repère d'abord une sorte de cornue, «O», un «générateur d'oxygène», qui analyse en permanence le taux d'oxygène de l'air. Quand son niveau baisse, «O» s'agite, active des micro-organismes de spiruline et rétablit le bon taux d'oxygène. A ses côtés, «K», «capteur-émetteur de lux», s'attaque au manque de lumière dans un intérieur, si fatal au moral. Grâce à des capillaires de fibres optiques, «K» peut repérer que nous n'avons pas été assez éclairés pendant vingt-quatre heures, et diffuse une lumière du jour reconstituée. «C°», «émetteur de chaleur par infrarouge», peut percevoir les écarts de température entre les différentes parties de no