Il y a une bonne idée dans le nouveau spectacle de Mylène Farmer. Un rideau de pluie d’où tombent des lettres et la silhouette d’une femme, tandis que la chanteuse monte l’escalier de son temple de Vestale. Ça arrive aux rappels. Et il faudrait tout reprendre de là, mettre la technologie au service des idées et non l’inverse, dans cette scénographie tâchant de trouver un sens et de l’émotion dans une succession de tableaux totalement disparates et sans cohésion. Un fourre-tout où des geishas côtoient des danseurs flamencos, où des choristes habillées en nonnes accompagnent une sorte de magicien pianiste qui se croit dans un opéra de Wagner. En fait, c’est le géant gentil d’Harry Potter dirigeant, en symphonie digitale, ses musiciens «gothiques», guitaristes, bassistes, claviéristes, percussionnistes et batteurs (Abraham Laboriel Jr., piqué à Paul McCartney).
Croix et 3D.
Transportée par des soldats tout droit sortis d’une planche de Bilal, la chanteuse, elle, sort d’un caisson à oxygène tombé du ciel de Bercy (un plafond noir plein de rails, de câbles, de projecteurs). Ils traversent une immense croix placée dans la fosse pour rejoindre une impressionnante Cité interdite s’ouvrant pour Mylène. Bonne utilisation des dimensions 3D de la salle. On s’attend à la «femme-piège», et c’est Chantal Goya qui sourit, toute béate. On augure une meneuse de revue, et c’est une Madonna du samedi soir en boîte. Coiffée manga, façon poupée en cuissardes qui ne ferait plus vraiment non.
Deux heu