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Libération

Mylène mi-raisin.

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Son sixième album amorce un désamour, la «Désenchantée» n'en remplit pas moins Bercy pendant treize soirs.
publié le 16 janvier 2006 à 20h04

Le paradoxe ne manque pas de saveur. Avec treize Bercy implacablement complets (depuis une éternité), soit deux cent mille billets vendus ­ l’équivalent de deux à trois Stade de France, à des tarifs ne tenant pourtant pas compte des soldes ­ Mylène Farmer constitue l’événement scénique de la rentrée. A 44 ans, Marie-Hélène Gauthier, née à Pierrefond, au Québec, reste parmi les rares noms francophones capables de rameuter les foules dans des proportions aussi démesurées ­ effet loupe parisien amplifié par le fait qu’à la manière des pachydermes anglo-saxons, la province, squeezée, doit effectuer le déplacement si elle désire participer à l’épiphanie.

36e des ventes. Cependant, la rumeur persiste, iconoclaste : la légende a du plomb dans l’aile. Du moins, son poids économique ne donne-t-il plus autant le tournis. Face aux presque deux millions de disques vendus de l’Autre, en 1991, ou même au million d’exemplaires d’Innamoramento écoulés à la fin de la même décennie, Avant que l’ombre... a des airs pâlichons. Lancé au printemps dernier, son sixième album studio pointe actuellement à la 36e place des ventes en France, selon les statistiques du Syndicat national de l’édition phonographique. Les radios ne se précipitent pas sur les singles (Redonne-moi, le troisième extrait du CD, ne débute qu’à la septième place, derrière Juanes, Johnny...) et, selon un programmateur, le problème ne tiendrait pas tant à la forme qu’au fond : «Toujours pointu sur le plan technique, le son Farmer n