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Libération
Critique

Burberry impers et passe

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publié le 3 février 2006 à 20h14

Londres de notre correspondante

Pull gris, jean idoine, Christopher Bailey ferme la porte coulissante de son bureau de Haymarket, quartier général de Burberry. Dans le studio de création attenant, éclairé par les rais de lumière qui tombent d'un toit vitré, les rires fusent. Ambiance chaleureuse et sans façon : «J'aime que les gens travaillent dans le fun», dit Bailey, promu top-designer par Forbes, élu styliste de l'année en 2005 en Grande-Bretagne. A côté du canapé, un mannequin en bois porte la veste rouge et les boutons d'argent des Gardes gallois, régiment fondé en 1915. Rappel, s'il le fallait, que la maison se conjugue jusqu'à en étouffer avec la britishness. Et trimballe encore, dans les têtes, son cortège de dames aux lèvres pincées, plus conservatrices que travaillistes, napperons de dentelle et cup d'Earl grey.

«Maison dépassée». Le prestige, le patrimoine et la monarchie : ça fait de l'épaisseur dans les livres d'histoire, de la maigreur dans les comptes financiers. En 1997, Burberry était une maison fanée, encore prisée dans le XVIe arrondissement de Paris mais évacuée du moderne magasin londonien Harvey Nichols, pesant environ 200 millions de livres (290 millions d'euros). «Un fashion cachet voisin de zéro», résumaient les analystes financiers. Aujourd'hui cotée en bourse, Burberry vaut presque 2 milliards de livres (2,9 milliards d'euros). Est redevenue désirable de New York à Hongkong, avec 175 magasins dans le monde ­18 nouveaux en 2005.

Quand elle reprend en m