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Critique

Crocodile dandys, le retour

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Mode. Saga. Etiquetée ringarde avant l'arrivée du créateur Christophe Lemaire, Lacoste a rebondi et cartonne aux Etats-Unis.
publié le 3 février 2006 à 20h14
(mis à jour le 3 février 2006 à 20h14)

Demain soir à New York, à l'occasion de la Fashion Week qui se tient dans le très chic Bryan Park, la marque au crocodile dévoilera, c'est une grande première, une collection d'hiver. L'opération est d'ampleur : pour Lacoste, il s'agit de séduire plus encore les acheteurs d'un pays devenu, l'an dernier, son principal marché mondial. Avec ses couleurs toniques et ses coupes ajustées, le directeur artistique Christophe Lemaire emportera, à coup sûr, l'adhésion du parterre de fashionistas. Depuis quelques saisons, son succès va crescendo. Incroyable ? Comment Lacoste, cette griffe patrimoniale associée, dans notre imaginaire, aux notables de province en week-end de golf est-elle devenue, plus de 70 ans après sa création par le mousquetaire René Lacoste, non seulement branchée mais aussi extrêmement rentable ? Le chiffre d'affaires de la branche textile, de 265 millions d'euros en 1998, est passé à 690 millions en 2005. Et aux Etats-Unis, patrie du sportswear et de Ralph Lauren où le Wall Street Journal a pourtant sacré, après étude comparative, le polo Lacoste comme «le plus résistant du marché», les ventes du crocodile ont augmenté de 800 % depuis 2002. Retour sur un succès.

Le designer

Christophe Lemaire, 40 ans, en pull (Lacoste) vert bouteille sur jeans et baskets, reçoit dans son bureau parisien. On voit l'horizon, c'est sans prétention, calmement masculin. On repère des esquisses de vêtements, des magazines de mode du monde entier et le livre de l'un des pr