François-Henri Pinault, 43 ans, est président du directoire de PPR (Pinault-Printemps- Redoute). Après s’être fait la main dans la grande distribution (quatre ans à la direction de la Fnac), le fils de François Pinault découvre depuis bientôt un an le monde de la mode à travers le Gucci Group. Soit les marques Yves Saint Laurent, Gucci, Balenciaga, Stella McCartney, Alexander McQueen ou Bottega Venega. A l’heure où le groupe PPR vient de publier ses chiffres (en hausse de 16 % dans le luxe), François-Henri Pinault revient sur sa stratégie : solder les errances mégalomaniaques de l’ère Tom Ford ; repositionner les griffes célèbres mais essoufflées (Yves Saint Laurent) ; arriver à imposer les plus jeunes (Stella McCartney...). Mais aussi : s’adapter aux nouvelles attitudes des consommateurs qu’ils soient Chinois, Américains ou Français. Et qu’il s’agit «d’initier» au luxe. Sans états d’âme.
Quels sont vos rapports avec les designers de chacune des marques ?
Ce ne sont pas des relations de hiérarchie. Je ne suis pas le patron de Gucci Group (poste occupé par le Néerlandais Robert Polet, ndlr), ni celui d'une marque. Ce qui m'intéresse, c'est la façon dont ils vivent en dehors du studio de création et leurs sources d'inspiration. Je me souviens d'un dîner assez drôle avec Frida Giannini (Gucci) : nous sommes arrivés en même temps au restaurant, moi en voiture avec chauffeur, elle dans une camionnette remplie d'objets chinés aux Puces... Nicolas Ghesquière (Balenciaga) est