Floriane de Saint Pierre, 41 ans, dirige depuis 1990 un cabinet de chasseurs de têtes à son nom, spécialisé dans la mode et les accessoires (mais aussi parfums, cosmétiques et design). Avec sa dizaine de collaborateurs, dont un à Milan, elle repère scrupuleusement les noms qui comptent, et qui compteront, dans un milieu de plus en plus soumis à l'injonction de réussite rapide. Ancienne cadre financière chez Dior, Floriane de Saint Pierre a notamment déniché Christophe Lemaire pour Lacoste, Christopher Bailey pour Burberry, et fut à l'origine des premiers pas des stars Stefano Pilati (à l'époque comme premier assistant de Tom Ford, aujourd'hui chez Yves Saint Laurent) ou Alber Elbaz (à l'époque pour Guy Laroche, désormais chez Lanvin). Sans concurrence ou presque, elle travaille pour les Français, les Britanniques, les Américains ou les Italiens. Secrets de négociations.
La mission
«Quand une marque nous sollicite, on se demande d'abord si nous pouvons réellement l'aider : la griffe a-t-elle déjà un "statut de marque", peut-elle y prétendre ou essayer de le retrouver ? Pour moi, les marques sont comme des arbres, elles grandissent, s'épanouissent et meurent. Parfois, on peut les greffer et ça donne d'autres beaux arbres ; parfois, il est préférable de les laisser mourir. Il nous arrive de refuser des missions quand le potentiel de "réinvention" ne nous semble pas suffisant. Lorsque nous acceptons, nos mandataires nous demandent, en substance : comment se réinventer sans choquer