A partir de l'été prochain, les monuments romains de Nîmes offriront un «voyage passionnant au coeur de l'Antiquité». Les arènes accueilleront «des espaces Gladiateurs et Tauromachie» ainsi que des visites nocturnes à la lumière de «milliers de bougies et flambeaux», la Maison carrée proposera «un spectacle multimédia époustouflant» avec film en relief, et la tour Magne «un panorama saisissant» sur le Nîmes antique.
La ville vient de confier la gestion de son patrimoine romain à la société Culturespaces, filiale du groupe Suez. Ce débarquement du privé dans les vieilles pierres fait grincer pas mal de dents. L'opposition communiste au conseil municipal dénonce la transformation du Nîmes romain «en Gladiatorland». La CGT-Culture crie à la «privatisation du patrimoine public». Aucun des treize employés municipaux affectés aux sites antiques n'a voulu rejoindre le nouvel opérateur, préférant de nouvelles affectations communales.
Animations «conviviales» et boutiques.
Depuis quinze ans, Culturespaces s'est aménagé une niche : la gestion déléguée de musées et monuments historiques. Singulière entreprise, sans équivalent en Europe, qui vend du «service culturel» aux collectivités locales et aux institutions publiques. Dans son escarcelle sont tombés dix sites plus ou moins prestigieux avec, en tête de proue, le musée parisien Jacquemart-André, propriété de l'Institut de France. Les académiciens ont également remis à Culturespaces les clés de la villa Ephrussi de Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, et celles de la villa K